« Comment mayotte a perdu la guerre de l’eau potable ? », ainsi a titré l’hebdomadaire Le Canard enchaîné un article consacré à la crise de l’eau sur l’île, paru dans son édition datée d’aujourd’hui.
Le journal satirique s’étonne de l’incapacité des autorités locales à résoudre durablement la crise de l’eau malgré « la pompe à fric » de l’Europe. Il rappelle que Bruxelles a mis à disposition du département 268 millions d’euros en dix ans. Mais seulement 48% ont été utilisés, dont 1,7% pour l’eau !
Pourtant, la préfecture avait prévu, selon l’auteur, d’investir 38 millions d’euros dans ce secteur, dont 20 millions d’euros pour l’approvisionnement en eau potable. Problème, entre 2014 et aujourd’hui, seulement 4,5 millions d’euros ont été consommés. Ce problème serait lié à « un manque de compétences techniques » sur l’île d’après le témoignage d’un membre de la Commission européenne.
La même source indique que le nouveau programme européen FEDER (2021-2027) consacrera, à partir de 2024, 347 millions d’euros à Mayotte, dont 77 millions d’euros pour le secteur de l’eau.
Autant dire que la préfecture et les autres services compétents de l’Etat doivent procéder urgemment au recrutement de personnels qualifiés et mettre à disposition tous les moyens nécessaires afin qu’ils réussissent leurs missions.
Et ce, à commencer par la restauration des réseaux vétustes de distribution de l’eau, qui coûtent très cher en matière de perte de la précieuse ressource au moment où les Mahorais sont assoiffés depuis des mois. En effet, 30 % de l’eau produite à Mayotte est perdues dans la nature à cause des fuites (taux plus important que la métropole où ce taux est estimé à 20 %).