Le Collectif du Monde Économique de Mayotte regrette le couvre-feu à 18 heures et l’insécurité régnant sur l’île. Retrouvez la tribune du CMEM ci-dessous.
Depuis ce jeudi 21 janvier 2021, Mayotte est concernée par la mise en place d’un couvre-feu, de 18 heures à 4 heures, et pour une durée d’au moins 15 jours. Cette décision du Préfet, s’inscrit dans la
lutte contre l’épidémie de Covid-19 qui continue de sévir, et notamment après la découverte de cas de contamination au variant sud-africain.
Le Collectif du Monde Économique de Mayotte prend acte de cette décision, et a alerté de son impact sur l’activité économique déjà mise à mal par l’insécurité, la suspension des liaisons internationales et le confinement en 2020. Fermer plus tôt les bars, restaurants et commerces est aussi un crève-cœur pour le secteur économique engagé depuis plusieurs mois, avec ses moyens, dans la lutte contre la propagation du virus.
A ce titre, le CMEM tient à rappeler que les entreprises, cafés, hôtels, restaurants et commerces, n’ont pas attendu l’instauration d’un couvre-feu pour mettre en place des règles d’organisation
amenant au strict respect des gestes barrières. Pour autant, si la mesure de couvre-feu n’est pas à contester, le Collectif s’inquiète des moyens mis à disposition par l’État pour la faire respecter dans le contexte d’insécurité que connaît notre territoire. Mayotte est le théâtre quasi-quotidien de violences et d’affrontement entre bandes. Les caillassages de commerces à Petite Terre ces derniers jours, ou les blocages de routes, comme à Combani récemment, tendent encore à démontrer la difficulté des forces de l’ordre à assurer leur rôle de sécurisation du territoire. Les exemples sont sans fin…
L’expérience du confinement à Mayotte, début 2020, s’était déjà soldée sur une augmentation inquiétante des actes de délinquance. Aussi, les forces de l’ordre sur le territoire mahorais sont-elles suffisamment nombreuses pour faire respecter le couvre-feu ? Difficile de l’envisager, notamment à la lecture d’un autre élément : car comment interpréter autrement le manque de moyens de l’Etat à assurer la mission souveraine de
sécurisation du territoire dès lors que le recours aux professionnels nautiques et aériens pour la surveillance des frontières apparaît ici comme une mesure normale ?
A la lecture de la situation, le CMEM, réitère donc son appel aux pouvoirs publics pour la mise en place, urgente, de mesures efficaces et pérennes de sécurisation du territoire et de protection des biens et des personnes. Avec, notamment, l’envoi de plus de forces de l’ordre.