Les premières conséquences de la nouvelle phase de travaux Caribus qui a débuté mardi se font déjà ressentir. Et on ne pas dire que les choses s’arrangent depuis la mise en sens unique de la rue Martin Luther King, ancienne rue de l’archipel, jusqu’ici considéré comme un axe de délestage de la Route Nationale.
Les bouchons déjà particulièrement denses dans ce secteur de circulation, sont devenus invivables. Souvenons-nous de la pagaille à Passamainty, après l’implantation du feu rouge et la suppression des sens giratoires, le début des travaux dans le Nord produit les mêmes effets, en pire. Depuis mardi, Mayotte n’est plus qu’un embouteillage : voitures et camions confondus, sont à l’arrêt à la queue leu leu sur la route Nationale, qui ressemble désormais plus au chemin de l’enfer. Un livreur parti mercredi du port Longoni à 8 heures au volant de son camion, nous a confié qu’il avait parcouru moins de 10 km après deux heures de route, pour finir bloqué sans pouvoir effectuer sa livraison à Kawéni, le poumon économique de l’île.
Il n’aura pas fallu longtemps pour constater le dysfonctionnent similaire à celui de la première phase des travaux Caribus dans le Sud. Avec cette fois une double complication, la route Nationale est un axe vital pour l’économie en lien avec le port étant à Longoni. Ce qui augure des conséquences majeures sur le développement économique si des solutions ne sont pas apportées rapidement. Rappelons qu’il n’existe pas d’itinéraire de délestage pour contourner Mamoudzou. Cette fois, la mise en place d’une navette d’autocar ne résoudra pas le problème de l’acheminement des marchandises. Et le manque d’implication du Conseil départemental dans la mise en place d’un réseau de de transport en commun à l’échelle du département, ne risque pas d’arranger la situation. On peut toutefois regretter du côté de l’équipe projet de Caribus, un manque de réaction et d’ajustement de la démarche suite à la fâcheuse expérience de Passamainty.
En revanche, une collaboration en bonne intelligence entre la Cadema et la communauté d’agglomération du Grand Nord pourrait avoir de répercussions positives sur les conditions de circulation et de transport pendant les travaux, limitant ainsi leur impact sur l’activité économique de l’île et sur le quotidien des mahorais. Elle reste à organiser.
Franck Vervueren
Article paru dans France Mayotte matin du Vendredi 5 mai 2923