Le braconnage des tortues marines demeure une réalité à Mayotte, particulièrement sur la plage de Papani, un site crucial pour la ponte de ces espèces protégées. Malgré les réglementations en place interdisant l’accès à la plage entre 18h et 6h, des actes de braconnage sont régulièrement constatés. Récemment, avant la fête de l’Aïd, une recrudescence de ces activités illégales a été observée, alertant les organismes de protection de la faune marine, qui redoublent de vigilance.
Le 7 avril dernier, des bénévoles de l’ONG Sea Shepherd ont surpris trois individus en train de braconner des tortues sur la plage de Papani. Ils ont alerté les autorités locales, qui sont intervenues rapidement, avec le soutien de la Gendarmerie maritime et mobile. L’un des braconniers a été appréhendé sur place, tandis que les deux autres ont pris la fuite. Une tortue fraîchement braconnée a été retrouvée sur la plage.
Suite à des enquêtes approfondies, les deux complices en fuite ont été identifiés et arrêtés à leur domicile. Les trois braconniers ont reconnu les faits et ont été traduits en justice en comparution immédiate le 10 avril devant le Tribunal Judiciaire de Mamoudzou. Ils ont été reconnus coupables d’enlèvement illicite d’œufs de tortues et de destruction illicite d’une espèce animale protégée.
Le verdict est sans appel : les trois individus ont été condamnés à 18 mois de prison avec sursis et à une amende de 2 500 € chacun, en plus de devoir verser des dommages et intérêts à quatre associations parties civiles. Cette condamnation vise à dissuader d’autres braconniers potentiels et à protéger davantage les tortues marines, espèces emblématiques de Mayotte.
Cette affaire met en lumière l’importance de la lutte contre le braconnage pour la préservation de la biodiversité marine à Mayotte. Les organismes de protection de l’environnement, comme Oulanga na Nyamba, espèrent que cette condamnation servira d’exemple et contribuera à sensibiliser la population à la protection des espèces menacées.