A Bouyouni, une rixe entre deux hommes s’est soldée par des coups de couteau. La population a ensuite incendié le banga de l’agresseur.
C’est encore une autre soirée mouvementée qu’a vécue Mayotte hier soir. Et, comme décor des violences, quoi de mieux que le Nord de l’île ? Ce dimanche soir, c’est le village de Bouyouni, dans la commune de Bandraboua, qui en faisait les frais. C’est le début de soirée. La nuit tombe sur le petit village qui s’étend le long de la route nationale. Les habitants sont tous chez eux, se préparant pour une nouvelle semaine de labeur. Tous ? Non ! Deux irréductibles individus sont encore debout. La tension monte, les esprits s’échauffent, et une rixe éclate.
Rapidement, l’un des deux hommes sort un couteau, et en assène plusieurs coups à l’autre. Celui-ci, père de famille, est touché à l’avant-bras et à l’épaule. Alors, la gendarmerie intervient promptement. Celui qui a poignardé la victime est interpellé, arrêté et placé en garde à vue. Il y gît d’ailleurs depuis hier soir, à l’heure où ces lignes sont écrites. Le père de famille a été conduit à l’hôpital pour y faire soigner ses plaies. Ses jours ne sont pas en danger.
Après les coups de couteau, Bouyouni flambe
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais les Mahorais ont une façon bien à eux d’interpréter le dicton « Il n’y a pas de fumée sans feu ». Réveillés par l’affrontement, et quelque peu éxcédés par les vagues de violence qui érodent l’île de Mayotte, quelques-uns des habitants de Bouyouni sortent dans la rue. L’objectif ? Brûler la case de l’auteur des faits pour venger la victime, mais aussi crier leur ras-le-bol aux délinquants. Ce qu’ils font enfin, le domicile de l’agresseur finissant incendié. Ces derniers temps, les citoyens n’hésitent plus à se faire justice eux-mêmes. Hier soir, on peut dire que la colère des villageois a fait feu de tout bois.