Les Etats français et surinamiens ont signé deux accords sur l’immigration et les frontières et sur une entraide judiciaire pénale.
Ces accords ayant pour but de réfréner l’immigration du Suriname à la Guyane française pourraient-ils donner des idées à l’Etat sur le territoire mahorais ? Dans tous les cas, le communiqué des deux pays est à retrouver en intégralité ci-dessous :
M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères et M. Albert Ramdin, ministre des affaires étrangères, du commerce international et de la coopération de la République du Suriname ont signé le 15 mars 2021 un protocole à annexer à la Convention de Paris du 30 septembre 1915, afin de délimiter et de démarquer la frontière entre la République française (Guyane française) et la République du Suriname, depuis l’estuaire du Maroni jusqu’à la confluence de la Lawa, du Litani et du Marouini.
La signature de ce texte, qui met fin à une période de plus d’un siècle d’incertitudes sur le tracé frontalier, permet d’établir cette délimitation dans le respect des règles du droit international et de renforcer la coopération des deux pays dans toutes les activités liées à la gestion du fleuve comme le commerce, les mouvements de personnes et de biens, et de faciliter l’action conjointe des deux pays, engagés dans la lutte contre les entreprises illégales (mines d’or illégales, traite des êtres humains, etc.) dans la zone frontière.
M. Sébastien Lecornu, ministre des outre-mer et M. Albert Ramdin ont également signé, le même jour, une convention d’entraide judiciaire en matière pénale. En pratique, cette coopération était assurée depuis plusieurs années mais elle reçoit désormais un cadre légal. La mise en place d’un cadre conventionnel adapté était vivement souhaitée en raison de la proximité géographique des territoires surinamien et de Guyane française. M. Eric Dupond-Moretti, garde des sceaux, ministre de la justice, et son collègue du Suriname, M. Kenneth Amoksi se réjouissent de cette signature qui permettra de favoriser une coopération efficace et fluide entre les autorités judiciaires françaises et surinamiennes, sur la base d’un cadre garantissant un haut niveau de protection des droits.
Enfin, les autorités françaises et surinamiennes ont signé une Déclaration conjointe portant sur la gestion commune du fleuve Maroni et de la rivière Lawa ainsi que sur le développement commun de la zone frontalière. Une coopération étroite entre les deux pays dans l’intérêt des populations du bassin du fleuve Maroni est hautement souhaitable. Cette collaboration sera rapidement mise en œuvre.
Le ministre Albert Ramdin réaffirme la volonté du Suriname de promouvoir un dialogue constant et de haut niveau entre les deux États. Les autorités françaises soulignent la qualité et la densité des relations de proximité entretenues par la France avec son partenaire et voisin surinamien, notamment grâce à l’implication de la Collectivité territoriale de Guyane, et rappellent l’engagement commun des gouvernements français et surinamien pour la protection de l’environnement amazonien et la lutte contre toutes les entreprises illégales qui pourraient mettre en danger le plateau des Guyanes.