Hier, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a officialisé la victoire d’Azali Assoumani avec 63% des voix, éliminant ainsi la nécessité d’un second tour. Les observateurs internationaux ont salué le scrutin, mais la population, troublée par des fraudes constatées, exprime des doutes. L’opposition dénonce des irrégularités, mettant en lumière des tensions politiques à surveiller. La fidélité de l’armée à Azali Assoumani sera déterminante dans les prochaines heures, alors que la stabilité politique des Comores reste incertaine.
Hier en fin de journée, la CENI a officialisé les résultats de l’élection présidentielle aux Comores, confirmant la réélection du président sortant, Azali Assoumani. Avec 63% des voix, le chef d’État n’aura pas de second tour. En parallèle, les membres de son parti politique remportent les postes de gouverneurs sur chacune des trois îles du pays. Le résultat a été annoncé après une attente qui a semé le doute dans l’esprit de la population. Les observateurs internationaux, dont l’Union africaine, ont rendu une note de synthèse saluant le bon déroulement du scrutin. Cependant, cette évaluation contraste avec le ressenti de la population, qui peine à concilier cette conclusion avec ce qu’elle a vécu durant la journée électorale de dimanche. L’opposition, représentée par le parti Juwa, a rapidement réagi. Le secrétaire général du parti et deux anciens candidats aux élections ont annoncé leur ralliement à l’opposition, dénonçant des irrégularités dans le déroulement du scrutin. Des suppositions de fraude et de manipulation des résultats circulent toujours, et les tensions politiques semblent vouloir s’installer. La question cruciale demeure : comment l’armée réagira- t-elle ? Des observateurs spécialisés soulignent que le numéro un de la gendarmerie serait le fils d’Azali Assoumani, et le chef de l’armée, l’un de ses plus fidèles alliés depuis de nombreuses années. Ces liens étroits pourraient assurer la loyauté de l’armée envers le président réélu et contribuer à maintenir la stabilité.
Cependant, les prochaines heures seront tendues à Moroni, mais aussi à Fomboni et Mutsamudu. Les contestations persistent, et la réaction de l’opposition ainsi que des citoyens face à cette réélection controversée demeure incertaine. La stabilité politique des Comores, qui a connu des périodes tumultueuses par le passé, dépendra largement de la gestion de cette situation délicate.
[MISE À JOUR] A l’heure où nous écrivons ces lignes, quelques mouvements contestataires à Moroni apparaissent avec des barrages de routes.
Anne-Constance Onghéna
Pour France Mayotte matin