Lundi soir, une équipe du SAMU a été violemment attaquée en intervention nocturne. Les professionnels de santé, menacés par des voyous, se sentent désormais en danger. La chef du SAMU, le Dr. Nora Oulehri, dénonce cette agression comme « une de trop » et annonce des restrictions nocturnes pour les secours médicaux. Les ambulanciers, livrés à la violence, organisent des actions symboliques pour alerter sur la crise sécuritaire qui menace leurs missions vitales.
Lundi soir, une équipe du SAMU intervenait chez un particulier, lorsque des voyous ont lourdement attaqué les secouristes, les menaçant de mort.
Choquée, la chef du SAMU, le Dr. Nora Oulehri, annonce des mesures draconiennes : à partir de la nuit tombée, les secours médicaux seront limités, une décision motivée par la sécurité des professionnels, le SAMU n’interviendra plus et n’enverra plus de secours une fois la nuit tombée.
Le SAMU a atteint un point de rupture. L’agression de l’équipe médicale lors de la dernière intervention a choqué la chef du service, le Dr. Oulehri, qui déclare : « C’est une agression de trop. » Les secouristes, livrés à la violence aveugle des délinquants et terroristes, se retrouvent sans protection, exposés à des machettes et des menaces de mort. Contrairement aux forces de l’ordre, les secouristes du SAMU n’ont pas de protection lors de leurs interventions. Hier soir, l’équipe a été menacée de mort, les secouristes se retrouvant avec des machettes sous la gorge en tentant de sauver une vie vulnérable. Face à l’immobilisme des autorités, le SAMU annonce qu’il ne se déplacera plus la nuit, trop risqué pour ses équipes.
Professionnels du SAMU, désemparés et révoltés, organisent des actions symboliques quotidiennes pour sensibiliser la population et les autorités à la violence qu’ils endurent. Mardi 19 décembre 2023, sur la route entre les urgences et le centre Jacaranda, ils ont bloqué la circulation, sorti les ambulances, et se sont allongés sur la route symbolisant ainsi leur impuissance face à la menace grandissante.
La menace plane depuis longtemps, mais la dernière agression a fait déborder le vase. Face à l’immobilisme des services de l’État, les professionnels de santé du SAMU choisissent de limiter leurs actions au strict nécessaire pour dénoncer une crise sécuritaire inacceptable. La population et les autorités sont appelées à prendre conscience de la situation critique que vivent ces héros du quotidien.
Anne-Constance Onghéna
Article paru dans France Mayotte matin du 20 décembre 2023
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