novembre 22, 2024

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Clandestin et coupable de violence conjugales, il n’est pas éloigné pas plus que sa compagne, ESI aussi

Le 12 juillet 2023, Idriss, 33 ans, originaire des Comores, a comparu en situation irrégulière sur le territoire français. Accusé d’avoir séquestré et violenté sa femme entre le 9 et 10 juillet dans le village de Vahibe, cette affaire a mis en lumière le thème de la violence conjugale dans un contexte migratoire.

Idriss, présent à Mayotte depuis deux ans, est uni avec sa femme par un mariage religieux. Les événements ont pris une tournure tragique dans la nuit du 10 juillet lorsque son épouse a été surprise en conversation avec un autre homme. En réaction, une crise de jalousie s’est déclenchée chez M. Idriss, qui a choisi de séquestrer sa femme dans sa case en tôle afin d’obtenir le nom de cet interlocuteur. A cette occasion, une violente dispute a éclaté.

Divers objets du quotidien tels que des cordes, un briquet, et un niveau de maçonnerie ont été utilisés lors de cette altercation. Les forces de l’ordre ont été alertées par Baco, l’oncle de la victime. Malgré des signes apparents de violences physiques, aucun jour d’Incapacité Totale de Travail (ITT) n’a été signalé à la justice. Bien que l’évaluation de l’ITT ait été réalisée par le Centre Hospitalier de Mayotte, ces informations n’ont pas été transmises au parquet. Cela a conduit à une requalification des accusations portées contre Idriss.

Interrogée par la police, l’épouse a affirmé qu’elle ne souhaitait pas porter plainte contre son mari, mais a néanmoins exprimé le désir de ne plus vivre avec lui.

Paradoxalement, lors de l’intervention policière, bien que les forces de l’ordre aient témoigné avoir surpris Idriss en train de frapper le visage de sa femme, celle-ci n’a pas corroboré ces allégations de violences physiques lors de sa déposition ni devant la cour.

Dans son réquisitoire, le procureur a insisté sur la précarité de la situation de Salimati, l’épouse et le contrôle exercé par Idriss. Sans ressources financières et avec un accès limité aux services de base, la situation de la victime illustre les défis auxquels peuvent être confrontées les femmes en situation d’immigration irrégulière.

Après une pause pour délibérer, l’accusé a écouté hébété le verdict qui reprenait les réquisitions du procureur, une peine mixte de 18 mois de prison dont 10 avec sursis probatoire et une interdiction de contact avec la victime. À l’annonce de cette sentence, Salimati a affiché des signes de soulagement.

L’avocat commis d’office, qui avait plaidé la clémence en évoquant le décalage culturel et les traditions comoriennes, s’attendait à ce que son client soit reconduit à la frontière. Cependant, cette possibilité n’a pas été retenue par le juge.

Christophe Youssouffa pour France Mayotte Matin

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