novembre 24, 2024

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Comment rétablir la confiance des mahorais dans leur système de santé et donc dans le CHM ?

La prise en charge du handballeur blessé suite à un caillassage à la fin de la semaine dernière qui a préféré être évasané à La Réunion plutôt que de recevoir des soins à Mayotte et pour lequel Le collectif RéMaA (Résistance Réunion/Mayotte en action) s’est insurgé en demandant pourquoi les frais d’évacuation sanitaire n’étaient pas financés par le CHM, soulève la difficile mais non moins importante question de la confiance des habitants de Mayotte dans l’offre de soins proposée sur place.

Pas facile d’être le directeur du CHM aujourd’hui dès lors qu’il s’agit de travailler à la construction de l’offre de soins incluant le site actuel de Mamoudzou qui va être agrandi et le nouveau site de Tsingoni. La communication mise en place par l’hôpital et l’ARS pour expliquer les différentes étapes de la diversification de l’offre de soins semble ne pas suffire à rassurer les patients qui, une fois à l’hôpital, face à la maladie, bien souvent préfèrent être évacués à la Réunion voire en métropole.

Comme le précise Jean-Mathieu Defour, le directeur de l’hôpital, « lorsque vous habitez en province et que vous ne voulez pas recevoir les soins de votre hôpital de référence et que vous êtes amené à prendre rendez-vous ailleurs, vous payez votre transport jusqu’au centre de soins de votre choix. Il en est de même à Mayotte. Lorsque le Conseil des evasan et l’équipe médicale décident que le patient peut recevoir les soins adaptés à Mayotte il n’y a pas d’évacuation sanitaire à la charge de l’hôpital, c’est la règle. »

Maintenant lorsqu’un patient veut être soigné dans un autre établissement à charge pour lui de payer son déplacement.

Et c’est là toute la difficulté de la situation actuelle nombreux sont les patients à se plaindre de la qualité de l’accueil et des soins reçus au CHM et à vouloir être soignés ailleurs.

Or le CHM et l’ARS font de nombreux efforts pour élargir l’offre de soins et permettre aux habitants de l’île au lagon de trouver des réponses sur place comme par exemple l’amélioration de la prise en charge de certaines maladies cardiovasculaires ici à Mayotte au service de la survie des patients. La mise en place aussi d’un premier niveau de soins ophtalmologiques sur le département est de nature à améliorer ce que les patients mahorais peuvent trouver sur l’île au lagon.

Bien sûr, l’amélioration n’est pas assez rapide, en tout cas pas autant que les besoins de la population. Mais une chose est certaine, si les représentations de la population sur le CHM n’évoluent pas, que pourrait devenir notre hôpital à part des urgences et une maternité ? Une plateforme pour que tous les assurés sociaux soient evasanés ? Alors comment faire pour recréer la confiance ? Là est la question, il faudra beaucoup de temps.

Anne-Constance Onghéna
Pour France Mayotte matin

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