Le nouveau recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, a pris ses fonctions avec la reprise de l’école du 9 janvier 2023, il va très rapidement être confronté à une crise syndicale portée par les recrutements et le niveau de rémunération. Deux journées d’action sont d’ores et déjà prévues la semaine prochaine.
Les 17 et 19 janvier prochain risquent de se transformer pour le nouveau recteur en baptême du feu. Jacques Mikulovic va devoir affronter deux journées de mobilisation syndicale avec en toile de fond, un problème crucial pour l’Éducation nationale la crise du recrutement. En métropole, la première académie qui dispose du plus de contractuels est l’académie de Créteil, elle compte 13% de personnels non titulaires. Les professionnels estiment que cette proportion est conséquente alors que dire des 50% de contractuels que compte Mayotte ?
La FSU est majoritaire à Mayotte, les élections professionnelles de décembre dernier ont renforcé son leadership, le syndicat explique que les méthodes qui visent au recrutement à Mayotte ont toutes échoué depuis 10 ans que la crise des recrutements a commencé. Le concours du CAPES mahorais propose à ceux qui étaient contractuels une rémunération inférieure en étant titulaire. Les candidats ne se précipitent donc pas.
Henri Nourri dénonce aussi « les recrutements à l’arraché qui mettent devant les élèves des enseignants qui ne sont pas formés ni même préparés à ce métier difficile, le syndicat déplore également que pour des classes à examen depuis le début de l’année scolaire des élèves n’ont pas encore d’enseignants » La situation est loin d’être florissante.
La FSU a d’ores et déjà demandé à être reçue la semaine prochaine en marge des journées du 17 et du 19, par le nouveau recteur. « Le point de départ du travail sera la feuille de route établie avec Gilles Halbout » souligne Anssiffoudine Port Saïd. La FSU demande de passer des intentions d’actions aux actes et souhaite que ces propositions soient mises en œuvre puisque toutes les autres ont échoué. Au programme du 17, les rémunérations « On nous avait promis 10% d’augmentation au 1er janvier, il faudra attendre le 1er septembre, les promesses n’engagent que ceux qui y croit » souligne le nouvel homme fort de la lutte syndicale de l’Éducation Nationale à Mayotte.
La journée du 19 janvier est, quant à elle, une journée nationale qui sera déclinée en local, tous les syndicats appellent à la grève et considèrent que le report de l’âge légal de 62 à 64 ans est un casus belli.
Bref sale temps au-dessus du rectorat pour un tout nouveau recteur qui doit en quelques jours découvrir Mayotte, entrer dans l’habit de recteur car c’est son premier poste et en même temps s’immerger dans des dossiers complexes qui visent directement les avantages des enseignants.
Anne Constance Onghéna
Article paru dans France Mayotte Matin du Vendredi 13 janvier 2023