La haute cour de justice pour l’Angleterre et le pays de Galles vient de débouter les ONG britanniques et autoriser le projet concocté par Boris Johnson puis repris par les deux premiers ministres qui lui ont succédé à savoir faire instruire les dossiers des demandeurs d’asile en Grande Bretagne depuis le Rwanda.
Le Rwanda est lui aussi tout à fait satisfait de cette décision, le gouvernement du pays explique vouloir mettre au point toute une économie autour de cette activité.
S’agissant des demandeurs d’asile pour la Grande-Bretagne ils seront hébergés pour 67€ par jour payé par le gouvernement britannique, ils auront le droit de travailler dans le pays pour subvenir à leurs besoins. S’ils sont déboutés, le Rwanda leur permettra de déposer un dossier dans un autre pays voire de s’installer au Rwanda.
Dans la mesure où beaucoup de nos migrants africains, par exemple, sont originaires des pays des Grands Lacs quelquefois voisins du Rwanda peut-être que Mayotte pourrait décider dorénavant que les demandeurs d’asile sur notre département aille formuler leurs demandes au Rwanda. Ils y séjourneraient en attendant une prise de décision des autorités.
En effet, les conditions d’hébergement ici à Mayotte sont déplorables, le taudis devant Solidarité Mayotte est une honte, les conséquences sociales et sanitaires de ce camp de fortune sont à n’en pas douter bien plus élevés que les 67€ par jour et par personne que pourraient nous demander ce pays ami de la France.
Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer qui sera en déplacement sur notre département à la fin du mois pourrait se saisir de ce sujet et envisager cette option comme un moyen de freiner la pression migratoire et l’arrivée de clandestins. Pour mémoire, les migrants africains qui arrivent par kwassas depuis Anjouan cherchent aujourd’hui à se faire intercepter par les forces de l’ordre afin de faciliter les démarches pour déposer leur dossier de demandeurs d’asile puis ils sont relâchés et vont bien souvent grossir le campement de la honte devant Solidarité Mayotte.
Est-ce que nos élus auraient le courage de porter une telle demande auprès du gouvernement ?
Anne Constance Onghéna
Article diffusé dans France Mayotte matin du Jeudi 22 décembre 2022