Lorsque l’on arrive à Ouani à Anjouan et que l’on prend la direction de la capitale Mutsamudu, il est impossible de passer ailleurs que par le bras de mer et la plage où se situe un immense ponton d’approvisionnement en hydrocarbures avec sur le littoral, les réservoirs de stockage. C’est le cœur énergétique de l’île étoile…
Le ponton des hydrocarbures et là depuis fort longtemps, survolant la mer de son aspect sombre et menaçant et qui pourtant incarne le centre névralgique de la production énergétique à Anjouan. La grande avancée porte en effet des pipelines chargés de transporter les carburants qui alimentent les réservoirs de la société comorienne des Hydrocarbure (SCH) situés à quelques centaines de mètres.
C’est l’unique point de déchargement des produits pétroliers. Or, il y a quelques jours, lors de la prise de fonction du directeur de dépôt, le nouveau dirigeant avait dénoncé l’état pitoyable de l’infrastructure qui nécessitait selon lui des travaux urgents.
Son constat était sans doute prémonitoire dans la mesure où aujourd’hui, ledit ponton s’est effondré sur une partie le 23 mars, stoppant bien évidemment les approvisionnements. Une solution de repli a été trouvée pour le moment via le dépôt de Mtsangamuhuni bien moins adapté qui impose ainsi un quota de sortie quotidien, soit 25000 litres d’essence, 35000 litres pour le pétrole lampant et 23000 litres de gasoil.
C’est la moitié de la livraison normale. Ainsi, à la veille du mois sacré de Ramadan, Anjouan va devoir se serrer la ceinture le temps que les réparations soient réalisées et cela ne se fera pas en deux temps trois mouvements au regard de la complexité de l’équipement qui implique la mise en place de normes ultra strictes. Enfin, jusque-là, le délabrement n’avait gêne personne…