Pour situer de futurs forages géothermiques à Mayotte, le BRGM lance une campagne de relevés géophysiques. Objectif : modéliser le réservoir géothermal potentiellement présent sous Petite-Terre.
En effet, depuis 2005, le BRGM mène un programme d’exploration du potentiel géothermique profond de Mayotte destiné à développer à terme une production autonome d’électricité sur l’île.
La dernière étude, réalisée en 2019, a ainsi permis de conforter l’idée d’un fort potentiel sous Petite-Terre. “Afin de déterminer les lieux les plus propices à l’implantation de forages d’exploration, préalable au développement d’exploitations pour la production électrique, il est nécessaire d’obtenir une image de la structure du sous-sol et des fluides géothermaux potentiellement présents jusqu’à 2000 mètres de profondeur” indique le BRGM.
Ces mesures « géophysiques », à l’instar d’une échographie médicale, consistent à construire une image 3D du sous-sol, à partir d’un réseau de capteurs électromagnétiques implantés à la surface du sol. Certains de ces capteurs enregistreront le signal électromagnétique naturel (à terre et en mer) et d’autres enregistreront le signal émis dans le sous-sol par des générateurs volontairement placés en périphérie de la zone étudiée. Les mesures seront effectuées pendant le mois de juillet.
“En parallèle, les géologues du BRGM chercheront à compléter les informations déjà connues par une étude détaillée de la fracturation des roches de Mayotte, dans le but de cartographier et de caractériser le réseau de fractures naturelles dans lequel circule le fluide géothermal. En outre, en analysant la nature des gaz présents dans le sous-sol, le BRGM espère pouvoir obtenir des indications sur la température du réservoir géothermique, une donnée essentielle dans l’optique de convertir un jour cette chaleur en électricité” poursuit le bureau.
Une fois toutes ces informations obtenues et analysées, les scientifiques du BRGM les intégreront dans un premier temps à un logiciel de modélisation géométrique de la structure du sous-sol, et dans un second temps à un modèle dynamique de circulation des fluides profonds afin d’identifier les zones les plus favorables à l’implantation des futurs forages d’exploration.
Ces travaux sont portés par le Conseil département de Mayotte, avec un co-financement de l’ADEME, de l’AFD et du BRGM.
Source et photo : BRGM