Le 25 avril 1841, le sultan Andriatsoly cédait l’île de Mayotte à l’armée française, 170 ans avant sa départementalisation.
Si Mayotte fêtait il y a un mois les dix ans de sa départementalisation, son histoire commune avec la France date de bien plus longtemps, et de la première moitié du XIXème siècle, plus exactement. Après de longues batailles entre Malgaches, Comoriens et Arabes pour s’approprier l’île de Mayotte, c’est le sultan Andriatsoly qui parvenait à être le dirigeant reconnu de l’île. Mais il fait face à de multiples attaques des autres gouverneurs d’Anjouan ou de Mohéli, qui revendiquent eux aussi Mayotte.
Au même moment, l’armée française parvient à prendre Nosy Bé, au nord-ouest de Madagascar, alors que la monarchie malgache de l’époque est soutenue par la Grande-Bretagne. Ce sont d’ailleurs les Britanniques qu’Andriatsoly craint, puisque ces derniers apportent aussi leur soutien aux souverains comoriens de Mohéli et Anjouan. Ainsi, le sultan choisit de se tourner vers les Français, nouveaux arrivants et grands rivaux des Britanniques.
Le 25 avril 1841, il choisit de céder sa souveraineté sur l’île de Mayotte à l’armée française. En échange, le capitaine Pierre Passot, envoyé dans l’Océan Indien, lui accorde une rente viagère personnelle de 1000 piastres, ce qui représentait environ 5000 francs, mais lui promet aussi quelques avantages, comme celui d’élever des enfants du sultan sur l’île voisine de La Réunion. Le traité entre les deux camps est ratifié par l’Etat français en 1843.
Cette histoire marque le début d’un lien fort unissant la France et Mayotte, malgré les velléités comoriennes sur l’île, qui aboutira en 2009 par un référendum unanime de la part des Mahorais pour être rattachés à la France, puis, en 2011, à faire de Mayotte le 101ème département français. Désormais, l’avenir de l’île au lagon reste à être écrit, alors que le tombeau d’Andriatsoly trône toujours sur la pointe Mahabou, à Mamoudzou.