novembre 24, 2024

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Interview de Mansour Kamardine, en campagne pour devenir le prochain Président du CD976

Le député désormais candidat aux élections cantonales de juin ne cache pas son ambition, non seulement il entend gagner dans son canton de Sada-Chirongui, mais en plus il entend devenir le prochain Président du Conseil départemental. Il propose ainsi un programme politique étoffé qui permettra à Mayotte de décoller, ambition qu’il appelle de ses vœux.

France Mayotte Matin : Quels sont les chantiers prioritaires à traiter selon vous ?

Mansour Kamardine : Mayotte est une terre de violence et d’insécurité dont le terreau se trouve dans l’immigration clandestine, nous aurons la volonté de lutter contre cette insécurité et l’immigration clandestine. Nous connaissons aussi des problèmes sociaux et de pauvreté 77% de la population est sous le seuil de pauvreté. Le Cd entre autres missions doit lutter contre la pauvreté. Un certain nombre de choses a été faite sans doute mais a conduit à l’exclusion de l’ensemble de la population de Mayotte ; le bénéfice de l’aide sociale ne sera pas réservé aux seuls clandestins, les mahorais aussi ont des problèmes.

Il s’agira de développer également le numérique. Les communes ont aussi souvent des dossiers qui participent au développement du territoire mais elles n’ont pas les moyens, nous transformerons cette situation qui est une entrave. Je souhaite que la coopération régionale ne soit pas celle que l’Etat nous impose c’est à dire nous mettre en vis-à-vis permanent avec les Comores, il s’agira de la développer avec Madagascar et les pays est-africains surtout que nos origines sont là-bas. L’université de plein exercice que j’obtiendrai nous aidera à apprendre nos langues d’origine le soilihi et le bantou.

FMM : Si vous devenez Président, vous commencerez par quoi ?

MK : Quand la majorité actuelle est arrivée le déficit était de 52 millions c’est très compliqué de développer des choses dans ce contexte, ils laissent la maison avec un excédent de 57 millions. Des choses ont été faites, elles engagent Mayotte pour les prochaines années, nous allons poursuivre comme arriver à l’adoption définitive du SAR, poursuivre la réflexion sur les mobilités, réaliser le contournement de Mamoudzou entre Dembeni et Longoni.

S’agissant de la convergence des droits, le CD fera bouger les lignes, nous conclurons avec les syndicats du Cd un accord salarial, tous les agents publics et les contractuels du CD auront un minimum de rémunération minimum équivalent au SMIC de métropole, nous positionnerons les cotisations au même niveau que la métropole pour que les agents partant à la retraite ait la même retraite qu’en métropole. On peut le faire et on invitera les maires à nous imiter pour démontrer que dans le public on cotise comme au national.

Nos ferons aussi un effort avec nos retraites il n’est pas normal que certains retraités après 37 ans de travail ne touche que 200 euros de pension de retraite. Une décision importante sera prise afin de faire en sorte que nos retraités les moins payés puissent être alignés au niveau du RSA national. RSA que nous alignerons aussi sur le niveau national.

FMM : si vous allez au bout de cette idée, comment allez-vous accompagner les entreprises du secteur privé qui risquent de ne pas suivre ou de perdre en compétitivité ?

MK : De 2002 à 2007, il y a eu un rattrapage extraordinaire, le smic est passé de 452€ à plus de 900€. Ça a plus que doublé et ça a été possible. Ça le sera encore car le gros bataillon des entreprises a leurs activités tournées vers la commande publique, les charges supplémentaires peuvent être jugulées dans les marchés publics ; il faut des efforts, l’Etat sera obligé d’en faire.
Si nous voulons la paix sociale, si nous voulons construire Mayotte de manière durable nous devons mettre un terme aux conflits sociaux récurrents, il faut apaiser le territoire, les inégalités sociales sont une réponse. Le Cd doit mettre en premier les moyens sur la table, il est impensable qu’on continue à sous-doter la population. Il faut prendre conscience que 300€ de retraite, les décideurs ne l’accepteraient pas.

FMM : Êtes-vous d’accord avec la mise en place de la zone franche ?

MK : Je suis favorable à la zone franche, je l’ai porté de 2002 à 2007, je ne l’ai malheureusement pas obtenue. C’est une solution pour accompagner les entreprises et les cotisations mais aussi pour inciter à créer des emplois. Malheureusement, l’emploi est l’exception, notre taux d’emploi est de 30% il nous faut développer une politique pour les entreprises. Je vais aussi proposer une ambitieuse politique de création d’une équipe qui sera experte dans le montage de dossiers de financement. Je veux qu’on inverse la tendance et plus qu’on me dise, nous avons de l’argent mais pas de dossier. Je veux que l’on nous dise il y a trop de dossier et plus d’argent.
Nous devons tout mobiliser pour que Mayotte décolle.

FMM : Allons-nous organiser les jeux des iles en 2027 avec nos sportifs qui chantent la marseillaise ?

MK : Les infrastructures pour organiser les jeux oui, elle seront prêtes, c’est un projet porté par tout le monde, nous serons prêts. Sur le plan politique serons-nous à même de l’obtenir ? Beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts d’ici là, nous portons l’ambition que Mayotte soit reconnue à l’international notamment au travers des implantations dans les ambassades de façon à ce que partout dans le monde la communauté internationale sache que Mayotte est un département français. Nous devons avoir l’ambition serons-nous prêts on verra ? Tout sera mis en œuvre pour y arriver car l’organisation des jeux ce n’est pas seulement les jeux c’est aussi un élément d’intégration de Mayotte dans la communauté internationale.

FMM : le CD976 est un très gros propriétaire foncier mais les terres sont souvent squattées, allez-vous les récupérer ?

MK : Nous avons dans le programme que nous proposons aux mahorais cette action qui vise à reconquérir l’espace foncier perdu, nous devons replanter aussi nos forêts à raison de 10 000 arbres par an en 6 ans. Nous allons très clairement récupérer nos parcelles c’est aussi une manière de lutter contre l’immigration clandestine

Propos recueillis par Anne Constance Onghéna.

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