Un arrêté préfectoral du 2 avril 2021 prévoit la démolition d’habitations illégales en tôle dans le village de Miréréni, commune de Chirongui.
Cet arrêté prévoit la destruction d’habitations illégales sur Grande Terre, et à Miréréni plus exactement. Il faut dire que le village de la commune de Chirongui est régulièrement touché par les actes de délinquance. Si ces derniers sont préoccupants, ils ne sont pas les seuls facteurs poussant les représentants de l’État à Mayotte à agir dans le village du Sud-Ouest. Les rapports de l’ARS, de la gendarmerie et de l’ACFAV sont alarmants : dans ce quartier, les habitations, construites sans droit, ni titre, ni permis de construire, ne disposent pas non plus de fondations acceptables, d’un système d’assainissement, ou de ramassage des déchets.
L’eau potable n’y circule pas, et l’arrêté mentionne que les habitants ont recours à un puits, dont la potabilité n’a pas été étudiée, ou à l’eau de pluie… De plus, l’aération ou la luminosité n’est pas au rendez-vous dans ces logements précaires. Ce sont toutes ces raisons qui vont pousser la préfecture à agir, aux alentours de la mi-mai. Un ordre d’évacuer sous 1 mois et 8 jours a en effet été distribué aux habitants de la zone, temps après lequel aura lieu le décasage.
« Les travaux vont débuter immédiatement »
Du côté de la commune de Chirongui, propriétaire du terrain visé, la confiance est de rigueur. « Cette parcelle est prévue pour la construction d’un terrain de football et de gradins, explique Abdallah Youssouf, 1er adjoint au maire de Chirongui. Miréréni a une équipe de foot qui est obligée de s’entraîner dans les autres villages. » Le projet d’un terrain, s’il serait souhaitable pour les jeunes de la zone, est néanmoins poussif, puisqu’il date de 2005 ! Mais la municipalité assure que, cette fois, il sera mené à bien : « Nous avons vu avec le bureau d’études pour que, dès l’opération de démolition terminée, le terrain soit clôturé et que les travaux débutent immédiatement », assure Abdallah Youssouf.
C’est la Colas qui a été choisie pour mener ces travaux, et la compagnie ne devra sans doute pas tarder d’ouvrir le chantier, sous peine de voir les anciens occupants revenir sur le terrain. Si le premier adjoint à la commune de Chirongui tente de rassurer sur ce sujet en évoquant les enquêtes de l’ARS et de l’ACFAV, ou les rondes de la police municipale, certains propos peuvent laisser songeurs. En plus de la fin de service de la police de la ville à 20 heures, il appelle aussi « au bouche à oreille des habitants, qui sont intéressés par ce projet ». Avant de voir un stade sortir de terre à Miréréni, la prudence est donc de mise : il ne faut pas vendre un terrain avant de l’avoir décasé.