Un rapport d’ESS France analyse la présence des associations dans les quartiers prioritaires, et notamment dans celui de Kawéni.
La Chambre Française de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS France) vient d’éditer un rapport sur les associations dans les quartiers prioritaires, tels que ceux de Lille, Nantes, ou encore… Mamoudzou. Et c’est sur le quartier de Kawéni que l’ESS s’est concentrée, avec un bilan largement négatif mais plein d’espoir.
Des statistiques inquiétantes
Le rapport contextualise d’abord la région de Mayotte en précisant qu’il s’agit de l’un des territoires les plus pauvres d’Europe, et que l’île est en sous-développement, un état provoqué par une rapide croissance démographique (2,7%) et un taux natalité trois fois plus élevé qu’en métropole. 56% de la population a moins de 20 ans, 65% des moins de 30 ans sont sans diplôme qualifiant et 58% de la population mahoraise est en situation d’illettrisme.
Kawéni, besoin de solidarité
Qualifié de « territoire hors norme » par ce rapport, le département de Mayotte concentre plus de 143 000 habitants (68% de la population) dans les 36 quartiers prioritaires de l’île. Kawéni est l’un d’eux. Le quartier du nord de Mamoudzou possède la plus grande croissance démographique de Mayotte, et connaît de nombreux problèmes.
Les logements insalubres et leur surpopulation ont des conséquences directes sur l’éducation des jeunes du quartier et sur la délinquance. Face à ces problèmes, l’ESS préconise de se reposer sur le tissu associatif, qui vient en aide aux foyers les plus démunis. Les associations représentent en effet 14% des entreprises de Mayotte, et 23% des entreprises du secteur privé.
Alors que la crise sanitaire a aggravé la situation dans les quartiers prioritaires, Kawéni, comme d’autres secteurs, aurait bien besoin de solidarité et de plus d’associations pour sortir la tête de l’eau. Toutefois, il ne faut pas compter que sur ces dernières pour cela, et ne pas oublier que les autorités locales possèdent bien plus de pouvoir quant au destin d’une région.