La CGTma, Force Ouvrière, la CFDT et la CFE-CGC ont constitué une intersyndicale et déposé un préavis de grève pour le 17 septembre. Les attentes sont claires et dénoncent l’inaction de ces dernières années à travers un courrier adressé au préfet mais aussi aux employeurs.
“Mayotte est devenue département depuis le 31 mars 2011. Certains droits des travailleurs n’ont pas évolué depuis 2012 alors que des engagements ont été pris en 2010 par Le Préfet de l’époque Monsieur Hubert Dérache, dans un relevé de décisions à la suite d’un conflit social ayant paralysé toute l’économie de Mayotte à la sortie duquel les employeurs avaient signé un accord interprofessionnel stipulant la fin de la prime d’ancienneté et l’application des conventions collectives. A ce jour, presque aucune convention collective n’est appliquée privant de fait les salariés des mêmes droits que leurs homologues du territoire National” martèle l’intersyndicale dont le ton est clair, ce n’est pas celui des bons jours. Le mouvement s’inscrit ainsi avec celui lancé par la CGT nationale le 17…
“Aucune négociation sur les salaires interprofessionnels n’a eu lieu depuis 2012 malgré les multiples demandes des Organisations syndicales des salariés. Aussi, avec l’application partielle du code national du travail et sans conventions collectives, les salariés de Mayotte ont perdu le SMIC net national depuis le 1er janvier 2018. L’application des 35 heures profite aux employeurs réduisant le salaire brut des salariés et par la même occasion le salaire net. Les décrets sur la prime d’activité partielle sont mal exécutés par les administrations de l’Etat à Mayotte. Nous constatons également que dans les trois versants de la fonction publique, l’ancienneté générale des services des agents issus de la CDM n’a pas était prise en compte” dénonce l’intersyndicale qui évoque encore des “discriminations qui doivent cesser sans délai. Elle invite l’ensemble des salariés du privé, des agents du public et des retraités de Mayotte à manifester et faire grève le 17 septembre 2020 pour demander l’application immédiate à Mayotte de toutes les conventions collectives nationales appliquées dans les DOM ; l’application immédiate du code de la sécurité sociale ; l’application du SMIC national ; la reconnaissance de la totalité des anciennetés de services des agents de CDM intégrés dans la fonction publique”.
Les maux sont clairs, reste à savoir quel sera le niveau de mobilisation en ces temps de crise et si le conflit sera illimité et reconductible lorsqu’en métropole, les revendications sont différentes et seront soulevées sur une seule journée.