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La patronne du MEDEF de Mayotte avec derrière elle les entreprises mahoraises disent non au prolongement de l’état d’urgence jusqu’au 30 octobre 2020 :
» La situation de crise que nous traversons depuis que le confinement a été décrété par le Président de la République en mars dernier nous a plongé dans une rude épreuve. Cette triste et incertaine réalité rend, sans conteste, le climat quotidien stressant pour beaucoup d’entre nous, en particulier les acteurs économiques que nous sommes.
Grâce aux mesures d’urgence, beaucoup survivent et tiennent encore le coup. Cependant, l’annonce du 17 juin sur le prolongement d’état d’urgence à Mayotte jusqu’au 30 octobre est lourde de conséquence. En effet, alors que nous nous battons tant bien que mal pour relancer l’activité économique et éviter le marasme social et sociétal, cette décision vient amplifier nos inquiétudes et renforcer notre désespoir.
Plusieurs entreprises ont dû se séparer de leurs collaborateurs malgré la mise en place de l’activité partielle. Plusieurs également, si ce n’est toutes, ont de graves problèmes de trésorerie et peinent à renouer avec leurs clients.
Nous avons par ailleurs appris à vivre avec le virus COVID-19, nous respectons les gestes barrières et les distanciations physiques. Nous avons investi en masques et en solutions hydroalcooliques pour tous nos salariés et nous-même.
A la veille de l’Aïd, nous craignions le pire. Fort heureusement cela ne s’est pas produit et le pic semble bien loin derrière nous. Les chiffres de l’ARS le prouvent chaque jour. Désormais, la pandémie à Mayotte est même similaire à beaucoup de régions métropolitaines. Elle n’est à aucun cas comparable à celle de la Guyane qui, tels que les chiffres le démontrent, 200 cas covid par jour, le maintien de l’état d’urgence est indiscutable.
C’est la raison pour laquelle nous ne comprenons pas et nous ne pouvons accepter que l’état d’urgence de Mayotte soit prolongé jusqu’à 30 octobre 2020.
Nos entreprises ne se remettront pas de cette décision qui n’est pas justifiée comme en Guyane.
Cet amendement ne doit en aucun cas concerner Mayotte.
Avec 84% de la population sous le seuil de la pauvreté et 40% de chômage, que deviendront ces chiffres en 2021 ?
Ainsi, nous demandons à tous nos élus et tous nos parlementaires de saisir le Président de la République, le Premier Ministre, la Ministre de l’Outre-mer et le Préfet de Mayotte.
Nous demandons la réouverture au 22 juin 2020 de tous les vols commerciaux vers la France.
Nous demandons également à Air Austral d’appliquer les tarifs habituels, et ce, que ça soit pour les billets que pour le fret aérien.
Mayotte doit continuer à se développer, aussi nous souhaitons avoir la possibilité de consommer les fonds du plan de développement, les fonds européens et ceux de la coopération régionale.
Pour nous chefs d’entreprise, le retour à la vie de nos entreprises devient impérieux car peu s’en remettront de cette décision.
Sauvez Mayotte Monsieur le Président de la République, Monsieur Le Premier Ministre, Madame la Ministre des Outre-mer, Monsieur le Préfet, Mesdames et Messieurs nos parlementaires et nos élus.
Cet amendement ne doit en aucun cas être appliqué à Mayotte.
Refusez-le fermement tous à l’unanimité comme nous.
L’état d’urgence doit s’arrêter le 10 juillet 2020 à Mayotte.
Entendez nos voix, nos entreprises se meurent et ne rouvriront plus jamais si cela se confirme, laissez-nous travailler et le peu d’espoir qui nous restait à l’approche du 22 juin et du 10 juillet 2020. »