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La réforme des retraites focalise encore et toujours l’attention des grands médias nationaux mais aussi de l’opinion publique même si Mayotte semble faire exception sur le sujet. Mais bien d’autres grands virages ont d’ores et déjà été adoptés, plus ou moins dans la douleur d’ailleurs et sont rendus aujourd’hui applicables. C’est le cas notamment du Baccalauréat qui a subi un toilettage en profondeur. Ainsi, dans sa formule nouvelle, le nouveau bac prévoit dès la classe de première des épreuves de contrôle continu qui ont débuté hier lundi à partir du 20 janvier 2020, même à Mayotte.
En effet, le nouvel esprit de l’examen s’articule autour du credo suivant : pour valoriser le travail régulier et les progrès des élèves, le nouveau bac s’appuie sur des épreuves finales moins nombreuses et mieux réparties, mais également sur du contrôle continu.
Le contrôle continu comprend les notes du bulletin scolaire et les épreuves communes qui débutent dès la classe de première. Les épreuves de contrôle continu sont réparties sur trois périodes en première et en terminale. Deux séries d’épreuves se tiennent dès la première, une au 2ème trimestre et une au 3ème trimestre. La série d’épreuves du 2ème trimestre qui a débuté hier se concentrait sur l’histoire-géographie, les langues vivantes A et B et les mathématiques pour la voie technologique.
Pour information, le récapitulatif des disciplines concernées et des principales étapes des prochaines épreuves du nouveau bac sont disponibles sur le site internet QuandJePasseLeBac.
En attendant, désormais, le contrôle continu compte pour 40% de la note finale du Bac (les bulletins scolaires font aussi partie des 40% de la note finale, à hauteur de 10%).
Pour ce qui est de la correction des copies, elle se fait en ligne pour permettre aux professeurs de sécuriser leurs copies. Cette dématérialisation permet aussi que corrections et annotations profitent pleinement aux élèves qui pourront consulter leurs copies et leurs notes en ligne quelques semaines après l’épreuve.
Les sujets ont été choisis dans une banque nationale. Les copies sont ensuite anonymisées et corrigées par d’autres professeurs, selon un barème national.
Enfin, après chaque série d’épreuves, une commission d’harmonisation dans chaque académie s’assurera qu’il n’y a pas eu un sujet plus difficile ou un correcteur plus sévère, et que tous les élèves ont été notés équitablement.
Bref, il s’agit d’une nouvelle manière de vivre l’examen qui s’articulera encore sur plusieurs années pour une montée en puissance et surtout, un changement en profondeur de la manière d’appréhender l’épreuve. Celle-ci pourrait d’ailleurs être favorable à Mayotte où l’exercice de l’oral facilite la réussite et lors de l’examen final, c’est justement un super oral qui permettra de départager les candidats.
Il s’agit donc d’une nouvelle manière d’appréhender l’examen qui ne se déroule plus sur quelques jours mais sur deux ans avec un passage à la loupe du carnet scolaire en continu.
Il faudra attendre les premiers résultats pour savoir si oui ou non, Mayotte profitera d’une réforme en profondeur ou si elle accusera encore son retard avec comme chaque année, les plus bas résultats de France. Pour l’heure, le rectorat s’est mis au diapason et a mis un pied avec les lycéens dans l’ère du Baccalauréat nouvelle génération.
A suivre…
Samuel Boscher pour France Mayotte matin du Mardi 21 janvier 2020