21h28 :
Communiqué du député, Mansour Kamardine :
La ministre des Outre-mer n’est visiblement pas mandatée par le gouvernement pour négocier. D’ailleurs aucune négociation n’a été ouverte sur les plans de mises à niveau élaborés par les élus et la coordination syndicale.
Le Gouvernement se contente de l’annonce d’un second train de mesures concernant la sécurité. Pour l’essentiel, les nouveautés concernent la création d’une gendarmerie à Dembéni, d’un état-major de coordination et d’un groupe interservices de lutte contre l’immigration clandestine. Ces mesures vont dans le bon sens mais sont insuffisantes pour régler la crise sécuritaire. Je crains qu’il faille obtenir un 3eme train de mesures pour que la réponse à la crise sécuritaire soit satisfaisante dont: l’installation d’une base nautique permanente à Longoni, le pré-positionnement d’un détachement sur l’îlot de Mtsamboro, la création d’une brigade anti-stupéfiant, le renforcement des effectifs de la PAF de 30 personnes supplémentaires, la création d’un commissariat à Dzaoudzi et à Koungou, le renouvellement du matériel terrestre par des véhicules adaptés au terrain, l’affectation de 2 vedettes rapides supplémentaires, l’adaptation du droit d’accès à la nationalité au contexte mahorais, l’instruction des demandes de titre de séjour aux Comores et non plus à Mayotte, la fin des titres de séjour d’exception bloquant les personnes étrangères régularisées à Mayotte.
Surtout, ces annonces ne résolvent en rien une crise globale touchant tous les secteurs. Le début de réponse sérieuse sur la sécurité n’efface pas les besoins en matière d’école, de santé, de social, d’infrastructures, d’urbanisme et de développement.
La déception de la population s’est traduite par son absence criante lors de la rencontre publique organisée à l’appel d’Annick Girardin.
La Ministre a également été boudée par la coordination syndicale et des associations compte-tenu qu’elle n’avait pas mandat de négociation. Enfin, la majorité des élus ont maintenu leur solidarité avec le mouvement pour la paix et le développement de Mayotte.
Annick Girardin est venue faire quelques annonces et proposer « une méthode, un agenda, et les principaux axes de réflexion sur l’avenir de Mayotte », c’est-à-dire gagner du temps. Pour les acteurs locaux, la méthode c’est de négocier avec ceux qui sont en mesure d’engager la signature du Gouvernement. L’agenda, c’est dès que le gouvernement enverra un ministre qui aura un mandat de négociation. Quant aux axes de travail, ils sont déjà contenus dans les plans de relèvement de la sécurité et de développement qui ont été adoptés par les élus et la coordination des syndicats et des associations. Le temps de la réflexion est révolu. Celui d’agir est venu.
Nous ne demandons pas d’être mieux traité que les autres départements français. Nous demandons que l’état assume ses responsabilités et en premier lieu ses compétences régaliennes. Pour l’heure le compte n’y est pas. Nous demandons un rattrapage, une légitime mise à niveau des services publics et des infrastructures dans le département le plus pauvre de France. En la matière, le compte reste désespérément à zéro.
L’asservissement auquel nous conduit, année après année, les conséquences de l’immobilisme de l’Etat depuis 2012 en matière de lutte contre l’immigration clandestine et de refus de mise à niveau des politiques publiques ne sera pas accepté par nos compatriotes de Mayotte.
Le refus du Gouvernement d’ouvrir une véritable négociation et de s’asseoir autour de la table est regrettable. Nos compatriotes de Mayotte le rappelleront demain lors d’une nouvelle marche pour la paix et le développement.