Lundi en milieu de matinée, un drame s’est déroulé du côté de la centrale EDM de Longoni. Un salarié d’un prestataire de services, en sortant de son travail, a été agressé par deux voyous.
La victime qui ne s’est pas laissée faire par ses agresseurs, se serait défendue et aurait sorti une arme blanche. Il a porté des coups à ses agresseurs, l’un d’entre eux s’est effondré au sol. L’homme, en essayant de sortir du guet-apens, a été à son tour blessé alors qu’il tentait de regagner la centrale d’où il venait de sortir.
Les secours ont été aussitôt appelés. Sur place, les pompiers et le SAMU ont pris en charge le blessé, mais celui-ci est malheureusement décédé des suites de ses blessures.
Une enquête a été immédiatement ouverte. Le procureur confirme que l’auteur du coup de couteau mortel sera présenté dans la matinée à un juge d’instruction, avec une ouverture d’information judiciaire pour le motif d’homicide. L’homme pourrait être placé en détention provisoire si l’ensemble des témoins de l’affaire, notamment pour justifier ou non la légitime défense, n’a pas encore été entendu.
Par ailleurs, les faits se sont produits à proximité de la centrale, au sortir du travail de la personne agressée devenue agresseur. Son employeur, l’entreprise Nickel Chrome, a aussitôt fait une déclaration d’accident de trajet, mais n’a pas réussi, à l’heure où ces lignes sont écrites, à entrer en contact avec son salarié. Jérémie Laurent, responsable de l’entreprise, signale que ce n’est pas la première agression dont les membres de son personnel sont victimes et exprime beaucoup de tristesse vis-à-vis de la situation de son salarié dont la vie vient de basculer. Il affirme : « Comment peut-on développer Mayotte avec un tel niveau d’insécurité pour nos salariés ? »
Si l’individu était placé en détention provisoire, la population pourrait réagir très vivement, ouvrant la voie à des manifestations et des protestations, comme cela a déjà pu se produire dans des situations similaires. Il s’agit donc d’une enquête particulièrement sensible. Il reste maintenant à la justice de déterminer qui est réellement la victime et qui est réellement l’agresseur, et si, par conséquent, la légitime défense pourra être retenue pour justifier le coup de couteau mortel.
Anne Constance Onghéna, un article à retrouver dans France Mayotte Matin