La remise en liberté d’un professeur d’anglais réunionnais soupçonné de viols sur deux collégiennes de 14 et 16 ans à Mayotte, indigne. A la suite de plusieurs erreurs de procédure, la chambre de l’instruction de la cour d’appel n’a pas eu d’autre choix que d’annuler la détention provisoire de cet enseignant de 38 ans qui exerçait au collège de Kawéni.
L’homme, également mis en examen pour «corruption de mineures par personne ayant autorité», «voyeurisme», et «détention et enregistrement d’images à caractère pédopornographique», a été placé sous contrôle judiciaire, le 12 avril dernier, avec une série d’obligations et d’interdictions, rapporte Le Journal de l’île de La Réunion. L’enquête avait été déclenchée par un signalement du rectorat de Mayotte, à la suite de la dénonciation du suspect par une collégienne, ce dernier lui ayant demandé une photo d’elle a demi-nue via le réseau social Facebook.
Une perquisition au domicile de l’enseignant, avait permis la découverte de près de 2000 images et vidéos, dont certains montraient des viols d’enfants. Les mémoires de son téléphone et de son ordinateur contenaient également des selfies réalisés par le professeur d’anglais avec deux adolescentes lui faisant une fellation. Depuis sa mise en examen dans cette affaire, l’homme rejette en bloc les faits de viols.
La convocation de l’accusé envoyée à la maison d’arrêt Majicavo, à Mayotte, alors que ce dernier se trouvait au centre pénitentiaire de Domenjod, à La Réunion, est l’un des cafouillages dans cette affaire. Un autre est tout aussi regrettable : la convocation d’un ancien vice-président du tribunal judiciaire de Mamoudzou au lieu de l’avocat de l’accusé, comme précisé à l’audience par le président de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de La Réunion, Pierre Kuentz. A la suite de ses bévues en chaîne, la nullité de la prolongation du professeur incriminé a été déclarée et sa libération conditionnelle annoncée après un an de détention provisoire.
Franck Vervueren
France Mayotte matin