Depuis quelques semaines, Dzoumogné connaît des faits de délinquance graves. Les villageois n’en peuvent plus et passent à l’action.
Cette fois ils en ont marre les villageois ; « la nuit, il y a toujours des manifestations, les mêmes jeunes ne nous laissent pas tranquille. Sur Dzoumogne, la guérilla entre les jeunes du village se poursuit » nous confie un père de famille du village. Dès hier matin, les habitants de Dzoumogné ont organisé une sorte de barrage filtrant pour empêcher ou recommander de manière forte aux villageois de ne pas quitter le village afin de participer à des réunions mises en place pour prendre des décisions permettant de ramener le calme.
En effet, selon plusieurs observateurs avisés de la commune, les fauteurs de trouble sont connus du plus grand nombre, « ce sont des jeunes dont on connait les familles et les lieux d’habitation » expliquent-ils. Ils sont d’origine comorienne et mahoraise, nombreux sont les habitants qui souhaiteraient les chasser purement et simplement de la commune pour retrouver la paix.
Les citoyens de Dzoumogné sont à bout de nerfs
Pourtant, le Préfet a pris des engagements en marge des tensions intervillageoises et a assuré que dès lors que les noms des délinquants et de leur famille seraient connus, des sanctions pourraient être prises notamment s’agissant du renouvellement des titres de séjour. Seulement voilà, si les villageois et leurs élus connaissent les familles des délinquants à Dzoumogné, aucun nom n’aurait pour le moment été transmis aux gendarmes.
Les villageois préfèrent s’organiser par eux même, sauf que cette escalade de violence sera sans fin, une fois que ces derniers auront chassés les délinquants présumés et leur famille à grand renfort de violence probablement avec des incendies de maison et autres comme les uns et les autres habitants de Dzoumogné le laissent entendre, il va se passer quoi ? Plus rien ? les villageois ont espoir que la page se tournera et que la vie reprendra son cours ? Surement pas, les délinquants sont organisés et structurés et organiseront des opérations de vengeance, la vendetta sera sans fin.
La délinquance, fléau qui touche tout Mayotte
Ce mal ne touche d’ailleurs pas que Dzoumogné, du côté de Combani et de Miréréni les tensions sont aussi à leurs combles à tel point que les uns empêchent les enterrements de ressortissants de l’autre village.
Du côté de la Préfecture, il n’est pas concevable de permettre à la population de se faire justice elle-même, car à n’en pas douter à un moment ou à un autre des initiatives malheureuses seront prises et conduiront au pire.
On se souvient à ce titre de l’opération de vengeance en Petite Terre menée par quelques-uns contre un voleur présumé. L’opération vengeance a bien évidemment mal tournée, un jeune homme est décédé et des pères de famille sont en détention… La Directrice de Cabinet, enfonce le clou : « On va céder à la clameur publique sans certitude aucune, on va se faire justice soi même, mais on peut aller au drame. »
Du côté de la justice, l’enquête est toujours en cours, pas de nouvelles interpellations depuis les comparutions immédiates qui se sont déroulées quelques jours après les évènements de la fin novembre. De quoi aussi surement alimenter le moulin des villageois qui ont envie d’en découdre.
Une marche s’est déroulée dans l’après midi d’hier afin de rassembler les habitants pour prendre des décisions quant au passage à l’acte…